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La plume heureuse
9 mars 2005

L'esprit est prompt...

L'esprit est prompt, et la chair infirme. (Pascal.)

C'est pour cela qu'à la veille du jour de l'An, écartant les doutes de l'expérience, vous formez pieusement de bonnes résolutions qui ne verront pas même la naissance des roses.

« Tous les matins, j'irai courir avec mon voisin! »

Je ne vous découragerai pas d'essayer : depuis des mois il vous harcèle, cet apôtre de l'esprit sain; il vous tourmente à force de travailler à votre salut. Mais combien de temps va-t-il courir à votre rythme? Or rien ne sert de vouloir le rejoindre : il est comme l'eau vive, impossible à rattraper.

Soufflez donc un peu, le temps qu'il revienne.

Vous devez commencer à les trouver baroques, mes associations d'idées, mais cette humaine faiblesse me fait penser à ce que j'ai lu, en janvier, à propos de l'aide qu'ont annoncée de nombreux gouvernements aux pays frappés par le tsunami. Quels élans de générosité, n'est-ce pas! Quelles envolées de chiffres! Qui allait enchérir? On a fait alors observer, avec un scepticisme justifié semble-t-il, que les pays riches sont déjà lents à tenir leurs promesses en matière d'aide publique au développement – qu'ils sont lents à rejoindre leurs promesses.

Cet emploi me paraît incorrect : une promesse que l'on a faite, ce n'est pas un coureur que l'on cherche à rattraper, un ami que l'on retrouve au café, un parti politique auquel on adhère après l'avoir quitté, un lieu vers lequel on se dirige, comme un nageur qui rejoint la rive – c'est un engagement à respecter. Sans doute pourrait-on dire, au sujet de deux promesses du même ordre, qu'elles se rejoignent; sans doute aussi, dans un monde idéal, le montant de l'aide accordée pourrait-il rejoindre la somme promise, c'est-à-dire y correspondre. Mais ces deux emplois diffèrent de celui qui nous occupe.

Pour tenir leurs promesses, nos gouvernements n'ont pas à traverser le désert.

Ne comptez donc pas sur eux pour le rattraper, votre Alexis le Trotteur; celui-là, pendant que nous dissertions, il s'est évanoui dans la nature..., à moins qu'il ne soit allé rejoindre sa promise. Vous voyez que ce n'était pas la peine de lui courir après.

Line Gingras

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Commentaires
L
C'est comme l'aide qui a été apportée aux haitiens lors des inondations aux Gonaives....les organisateurs de la collecte ont gardé les sous pour investir dans un projet plus important...et ceux qui en ont vraiment besoin, n'ont rien reçu.....<br /> <br /> lady
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